Isoler sa maison par l’intérieur : bien choisir son matériau
L’isolation d’une maison (ou d’un appartement) est une étape cruciale pour votre confort (isolation thermique contre le froid et la chaleur et phonique), la pérennité du bâtiment et la santé de votre portefeuille. En effet, une maison bien isolée permet de réaliser de sérieuses économies d’énergie.
C’est d’ailleurs pourquoi la règlementation thermique en vigueur en France (RT 2012) augmente progressivement les normes en matière d’épaisseur d’isolants. Mais comme nous le verrons, l’épaisseur du matériau ne fait pas tout, un ensemble de caractéristiques sont à prendre en compte.
L’isolation d’une maison peut être réalisée par l’intérieur, pratique la plus courante dont nous traitons exclusivement dans ce dossier, ou par l’extérieur.
Savoir comment choisir les bons matériaux isolants selon ses travaux d’isolation est donc une préoccupation importante (et fréquente). Voici quelques conseils.
Le principe de l’isolation d’une maison par l’intérieur
Lorsque l’on se lance dans les travaux d’isolation d’une maison, qu’il s’agisse d’une construction ou d’une rénovation, il est indispensable de comprendre que l’ensemble de la maison doit être correctement isolé, quelle que soit la technique choisie (par l’intérieur ou l’extérieur). Bien trop souvent, nous accordons une attention toute particulière à l’isolation des murs en pensant qu’il s’agit du plus important.
Une bonne isolation des murs est en effet indispensable, mais cela ne suffit pas. L’isolation des combles lorsqu’ils ne sont pas aménagés, du sol, du palier interétage, ou encore la qualité des menuiseries (fenêtres, baies coulissantes, porte d’entrée, etc.) sont autant de facteurs pouvant annihiler les résultats des travaux d’isolation et nuire au confort des habitants d’une maison. Pour vous donner une idée plus précise des conséquences, une mauvaise isolation de la toiture d’une maison représente 20 % de déperdition de chaleur, et plus encore lorsqu’elle n’est pas isolée.
L’isolation par l’intérieur est la technique la plus courante en France, contrairement aux pays nordiques qui privilégient l’isolation par l’extérieur, méthode plus performante. De ce fait, l’isolation intérieure est moins couteuse en France que l’isolation extérieure, mais également parce que sa mise en œuvre étant plus simple, les frais d’isolation par un professionnel sont moins élevés. En outre, elle est éligible aux aides financières (la prime énergie notamment).
Cette méthode consiste à appliquer le matériau isolant sur le mur extérieur par l’intérieur, c’est-à-dire de l’intégrer dans la maison, alors que l’isolation par l’extérieur permet d’isoler le mur extérieur en ajoutant une couche d’isolation à l’extérieur.
Une fois la pose de l’isolant effectuée, il est de plus en plus fréquent de rajouter un pare-vapeur (ou frein vapeur) afin d’assurer une étanchéité à la vapeur d’eau et garantir la pérennité des matériaux qui peuvent se dégrader plus rapidement au contact de l’humidité. Indispensable donc dans les pièces humides, comme la salle de bain, il est préférable d’installer un pare-vapeur dans l’ensemble du logement. Néanmoins, l’utilisation d’une VMC (ventilation mécanique contrôlée) à double flux permet de limiter le taux d’humidité intérieur.
Cependant, l’isolation par l’intérieur présente quelques inconvénients :
- elle est plus complexe à réaliser dans le cadre d’une rénovation, contrairement à l’isolation par l’extérieur ;
- elle occasionne une perte de surface habitable ;
- elle possède une plus faible inertie thermique (déphasage) ;
- elle favorise les ponts thermiques.
Les caractéristiques techniques des matériaux isolants
Si vous vous attendiez à ce que nous vous disions expressément LE matériau à choisir pour votre isolation intérieure, alors vous allez être déçu, parce qu’il n’y a pas de matériau isolant unique pour toutes les applications.
En effet, le choix de l’isolant dépend de plusieurs critères :
- la région, les matériaux ne sont pas nécessairement les mêmes selon le climat (froid, chaleur, humidité, etc.) ;
- la surface à isoler (toiture, sol, murs) et son accessibilité ;
- les pièces à isoler (pièce humide comme la salle de bain ou une cuisine, pièce de vie ou chambres) ;
- la présence de ponts thermiques dans la maçonnerie à combler ;
- la nature du mur (maçonnerie, ossature bois, pierre, etc.) ;
- la conservation de l’espace habitable ;
- les critères évolutifs de la règlementation thermique en matière d’isolation intérieure.
Il convient donc de choisir son matériau en fonction des travaux d’isolation par l’intérieur à réaliser. En outre, une bonne isolation ne dépend pas nécessairement de l’épaisseur de l’isolant qui recouvre les murs, mais des caractéristiques du matériau, et plus particulièrement sa résistance thermique (R).
Plus la résistance thermique d’un matériau est forte et mieux celui-ci est isolant. Cette performance est assujettie à deux facteurs (l’ensemble de ses caractéristiques sont indiquées dans la fiche produit des matériaux).
- La conductivité thermique (ou lambda λ), il s’agit de la quantité de chaleur transmise par conduction (liée à la nature du matériau). Plus elle est basse et plus le matériau est isolant. Un matériau avec un λ de 0,02 est considéré comme performant, alors qu’un isolant avec un λ de 0,06 est de faible performance.
- L’épaisseur du matériau (e), plus le matériau est épais et plus la résistance thermique est forte.
Ainsi, pour deux matériaux de même épaisseur, l’un peut être plus performant que l’autre si sa conductivité thermique est plus basse.
Il existe également des isolants minces (2 cm d’épaisseur), bien qu’ils ne suffisent pas pour isoler une maison, il s’agit toutefois d’une bonne alternative pour renforcer la performance d’une isolation existante.
La forme de l’isolant adaptée aux travaux d’isolation de la maison
Maintenant que les caractéristiques techniques propres à la nature du matériau n’ont plus de secret pour vous, intéressons-nous aux différentes formes de matériaux afin de choisir la plus adaptée à l’utilisation prévue.
- Les matériaux souples, vendus en rouleaux (laine de verre et coton recyclé), sont à utiliser de préférence pour les murs inclinés ou les petites surfaces. Il n’est pas conseillé de les apposer sur des murs de grandes dimensions, car leur densité n’est pas suffisante pour leur assurer une tenue mécanique (ils risquent de se tasser avec le temps).
- Les matériaux semi-rigides, vendus en panneaux (laine de roche, de chanvre, de lin, de verre, ou en fibres de bois) conviennent à de nombreux supports : mur, cloison, plafond, toiture.
- Les matériaux rigides, également vendus en panneaux, sont constitués de polystyrène ou de polyuréthane. Ils sont préconisés pour les endroits nécessitant une forte tenue mécanique, comme le sol, le plafond et les murs.
- Les isolants en mousse (ou flocon), comme la laine de verre à souffler ou la ouate de cellulose à épandre, sont à réserver aux endroits difficiles d’accès ou pour supprimer un défaut dans l’isolation (pont thermique par exemple).
Bien qu’il n’y ait pas un unique type d’isolant, certains matériaux sont cependant plus polyvalents, comme la laine de verre, qui est le produit utilisé par près de 75 % des Français pour l’isolation de leur logement. La laine de verre est performante pour l’isolation thermique et phonique des murs, du plafond, de la toiture, du sol et des cloisons. Elle possède des qualités de protection contre les incendies et son prix est bon marché.
Pour une alternative plus écologique, les isolants équivalents à la laine de verre sont le chanvre, le liège, la ouate de cellulose, le lin ou encore le coton recyclé.
Choisir son matériau d’isolation intérieure dépend donc des travaux d’isolation, de la performance du matériau, de son prix et de sa pérennité, mais aussi de votre sensibilité à son impact écologique.
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