La gestion des déchets pour un particulier au quotidien est plutôt simple : il suffit de jeter ses ordures dans la bonne poubelle, de séparer le plastique du verre ou encore du carton et le tour est joué !

Même lorsque vous disposez de déchets plus encombrants comme un vieil appareil électrique ou un meuble abîmé, il suffit d’un trajet à la déchetterie pour que le problème soit réglé.

Mais qu'en est-il pour les déchets de chantiers ? La construction ou la rénovation d’une maison ou même d’un appartement peut en effet engendrer beaucoup de déchets. Gravats, emballages en plastique, isolants ou encore produits chimiques : comment gérer les déchets de chantier ?

 

 

Nous vous proposons dans cet article de répondre à toutes vos questions concernant la gestion des déchets sur un chantier.

 

Les chiffres sur les déchets de chantier en France

Selon le SoeS (Service d’Observation et des Statistiques de l’Environnement) en 2008, les déchets issus du secteur de la construction s’élèvent à 250 millions de tonnes par an :

• 210 millions de tonnes de déchets pour le secteur des travaux publics.
• 40 millions de tonnes de déchets pour le secteur du bâtiment.

Ces 250 millions de tonnes de déchets représentent 30 % du total des déchets produits par les activités professionnelles en France.

En ce qui concerne les 40 millions de tonnes de déchets générés chaque année par le secteur du bâtiment :

• 22 millions de tonnes de déchets sont issues des chantiers de démolition.
• 14 millions de tonnes de déchets sont issues des chantiers de réhabilitation.
• 4 millions de tonnes de déchets sont issues des chantiers de construction.

Avant de revenir sur les différents types de déchets dans le secteur du BTP, l’observation du SoeS révèle également que la grande majorité de ces déchets sont des déchets inertes (72,4 %).

La gestion des déchets a également un coût. Sans compter le transport et le coût de la location des bennes, il représente plus de 2,5 milliards d’euros par an soit 3,5 % du chiffre d’affaires global du secteur du bâtiment.

 

Les différents types de déchets dans le secteur du BTP

Nous l’avons évoqué un peu plus tôt, les déchets de chantiers sont divisés en trois grandes familles : les déchets inertes, les déchets non dangereux non inertes et enfin les déchets dangereux.

 

Les déchets inertes

Les déchets inertes représentent la grande majorité des déchets générés par le secteur du BTP.

Les déchets inertes sont des déchets minéraux non dangereux. Ils sont appelés ainsi, car même une fois stockés, ces déchets conservent leurs caractéristiques physico-chimiques. Ils sont inertes : ils ne se décomposent donc pas et ne sont pas non plus biodégradables.

L’avantage des déchets inertes est qu’ils ne dégradent pas non plus les autres matières stockées aux alentours.

Exemples de déchets inertes : gravats, verre, béton, terre, tuiles, brique, parpaing.

Comment jeter les déchets inertes ?

Les déchets inertes peuvent être jetés dans des installations de recyclage ou dans des installations de stockage de déchets inertes (ISDI).

 

Comment valoriser les déchets inertes ?

De nombreux déchets inertes peuvent être recyclé comme le verre ou encore les pierres, la terre ou le béton transformable en granulats naturels.

 

Les déchets non dangereux non inertes (DIB)

Les déchets non dangereux non inertes également appelés déchets industriels banals (DIB) sont des déchets qui ne sont pas considérés comme inertes, mais qui ne sont pas pour autant dangereux.

Les DIB représentent 26 % des déchets issus du secteur du bâtiment. Ils ne sont ni corrosifs ni explosifs.

Exemples de DIB : plâtre, plastique, bois, métaux.

 

Comment jeter les déchets non dangereux non inertes ?

Les DIB peuvent être jetés dans une déchetterie s’ils ne sont pas triés ou dans des installations de stockage des déchets non dangereux (ISDND) s’ils ne sont pas recyclables.

 

Comment valoriser les déchets non dangereux non inertes ?

Les DIB peuvent subir deux types de valorisation :

• La valorisation énergétique : utilisation du bois pour la chaufferie.
• La valorisation matière : création de papier ou de panneaux avec le bois, recyclage du plastique, refonte du métal, etc.

 

Les déchets dangereux

Les déchets dangereux sont heureusement les déchets les moins présents dans le secteur du BTP (environ 2 %).

Les déchets dangereux le sont en raison des produits toxiques qu’ils contiennent.

Exemple de déchets dangereux : peinture, vernis, goudron, amiante, plomb.

 

Comment jeter les déchets dangereux ?

Les déchets dangereux doivent impérativement être séparés des autres déchets pour ne pas être mélangés. Ils doivent être emballés et étiquetés. S’ils ne peuvent pas être valorisés (comme l’amiante), ils doivent être stockés dans des installations de stockage de déchets dangereux (ISDD).

Comment valoriser les déchets dangereux ?

Certains déchets dangereux comme les peintures au plomb peuvent être valorisés même si cela reste très coûteux.

Dans tous les cas, les déchets dangereux doivent posséder un suivi documenté appelé bordereau du suivi des déchets dangereux (BSDD). Chacun des intermédiaires (producteur, collecteur, transporteur, exploitant, etc.) doit renseigner ce bordereau afin d’assurer une traçabilité des produits dangereux.

 

Les obligations en matière de gestion de déchets

Depuis 1975, la gestion des déchets de chantier en France est réglementée. Cette réglementation a été modifiée et améliorée en :

• 1992 : renforcement du contrôle des installations de stockage et limitation des déchets acceptés.
• 1994 : obligation de valoriser les emballages.
• 1997 : classement des déchets (modifié en 2002).

Sur le plan européen, la directive du 19 novembre 2008 fixe des objectifs clairs de valorisation des flux de déchets : 70 % des déchets inertes et non dangereux du BTP devront subir une valorisation matière d’ici 2020.

Ainsi la réglementation en matière de gestion des déchets de chantier stipule que le producteur et le détenteur du déchet sont responsables de son élimination. Cette réglementation se distingue donc de la gestion des déchets par les ménages (sous la responsabilité des collectivités locales).

Ainsi, les entreprises du BTP doivent :

• Respecter les obligations de traçabilité des déchets dangereux.
• Trier les emballages.
• Respecter les obligations de transport des déchets ?

Trois déchets de chantier sont concernés par le suivi via des bordereaux de traçabilité :

• Les déchets dangereux avec le BSDD (bordereau de suivi des déchets dangereux).
• Les déchets d’amiante avec le BSDA (bordereau de suivi des déchets d’amiante).
• Les déchets d’emballage : l’entrepreneur doit conserver une preuve écrite de l’élimination.

Si la réglementation n’est pas respectée, les sanctions peuvent aller jusqu’à deux ans de prison et 76 000 € d’amende.

 

Les bonnes pratiques pour gérer les déchets sur un chantier

L’un des premiers bons gestes sur un chantier est de trier les trois types de déchets de chantiers (inertes, dangereux, non inertes et non dangereux).

Pour favoriser ce tri, il peut être utile de se munir de bennes sur le chantier (3 bennes pour les trois types de déchets) ou encore de sacs de gravats.

Pour trier encore mieux les déchets de chantier, nous vous conseillons de séparer :

• Les déchets inertes.
• Les métaux.
• Le bois.
• Le plâtre.
• Les autres DIB.
• Les déchets dangereux.

Concernant les emballages, une entreprise du bâtiment n’est pas tenue de les valoriser si elle produit moins de 1100 litres d’emballages par semaine. Au-delà de 1100 litres, l’entreprise doit valoriser ou faire valoriser les emballages par réemploi, par incinération ou encore par recyclage.

 

Les lieux pour jeter les déchets de chantier

Deux principales solutions existent pour éliminer et jeter les déchets d’un chantier :

• La déchetterie publique : permet de jeter une petite quantité de déchet. Bien souvent gratuite, elle peut faire l’objet d’une redevance spéciale en fonction des quantités ou de la nature des déchets jetés.
• La déchetterie professionnelle privée (ou plateforme de regroupement) : cette solution est plus coûteuse, mais des partenariats entre les structures peuvent être envisagés.

Les déchets déposés en déchetterie sont stockés avant d’être valorisés. Ce sont ainsi des installations relais.

Ensuite, trois solutions finales existent pour les déchets inertes du BTP :

• Les installations de recyclage de granulats.
• Les installations de stockage de déchets inertes (ISDI).
• Les remblais de carrières.

Pour localiser un lieu d’élimination des déchets de chantier, vous pouvez vous rendre sur ce site : http://www.dechets-chantier.ffbatiment.fr/

 

Ecodrop : une solution pour mieux gérer les déchets de chantier

Acheter des bennes pour les chantiers n’est pas rentable pour les entreprises du bâtiment. Il faudrait également pouvoir les transporter sur chaque chantier. La location est donc bien souvent une solution choisie par les professionnels.

Pour faciliter la gestion des déchets de chantier, il existe des solutions comme celles que propose l’entreprise Ecodrop.

Ecodrop est en effet une solution de gestion déchets de chantier se chargeant de mettre en relation les artisans du BTP et les déchetteries professionnelles.

Les services d’Ecodrop comprennent :

• La collecte des déchets.
• Le dépôt des déchets dans les déchetteries.

Choisir de travailler avec Ecodrop permet aux professionnels et artisans de confier la gestion des déchets à un tiers. En effet, cette gestion est souvent perçue comme complexe et coûteuse par les entreprises.

Ecodrop facilite donc cette tâche et permet ainsi d’éviter que les entreprises jettent leurs déchets de chantier dans la nature ou sur le bord des routes. En s’occupant des déchets de chantier, Ecodrop permet de favoriser le recyclage et d’autres bonnes pratiques pour l’environnement.

 

Pourquoi est-il important de bien gérer les déchets de chantier ?

Nous conclurons cet article en citant les principales raisons qui font de la gestion des déchets de chantier un facteur important dans le monde du bâtiment.

Premièrement, certaines pratiques citées plus haut sont rendues obligatoires par la loi. Ainsi, la première des raisons de bien gérer ses déchets est de ne pas risquer de recevoir une amende.

Mais au-delà de ce point, la gestion des déchets permet de favoriser d’autres pratiques écoresponsables et surtout d’éviter des pratiques mauvaises pour l’environnement comme l’enfouissement des déchets, le dépôt dans la nature ou encore le brûlage intensif.

Une mauvaise gestion des déchets peut en effet entraîner :

• Une pollution de l’air : dégagement de produits toxiques, risques d’incendie, production de méthane, etc.
• Une pollution des sols : contamination par des métaux lourds.
• Une pollution de l’eau : infiltration dans les nappes phréatiques.

Les déchetteries sauvages peuvent également être dangereuses pour la faune locale qui pourrait se blesser.

Une bonne gestion des déchets permet au contraire d’entraîner une meilleure valorisation des déchets afin qu’ils puissent être recyclés pour fabriquer d’autres matériaux de construction.

Le tri des matériaux sur chaque chantier ou même pour des petits travaux est donc primordial. Il suffit de prendre des bonnes habitudes, d’être renseigné sur les différents types de déchets et d’être en contact avec des acteurs du secteur comme Ecodrop pour que la gestion des déchets de chantier soit une tâche facile et instinctive.

N’oublions pas que nous n’avons qu’une seule planète et qu’il est important de tout faire pour limiter les comportements qui ne sont pas écoresponsables !